Biographie de saint Augustin

Saint Augustin, évêque d'Hippone en Afrique du Nord (354 à 430 après JC), était l'un des grands esprits de la première église chrétienne, un théologien dont les idées ont toujours influencé les catholiques romains et les protestants.

Mais Augustin n'est pas venu au christianisme par un chemin simple. À un jeune âge, il a commencé à rechercher la vérité dans les philosophies et les cultes populaires païens de son temps. Sa jeune vie a également été marquée par l'immoralité. L'histoire de sa conversion, racontée dans son livre Confessions, est l'un des plus grands témoignages chrétiens de tous les temps.

Chemin tortueux d'Augustin
Augustine est né en 354 à Thagaste, dans la province nord-africaine de Numidie, aujourd'hui Algérie. Son père, Patrizio, était un païen qui travaillait et sauvait pour que son fils puisse recevoir une bonne éducation. Monica, sa mère, était une chrétienne engagée qui priait constamment pour son fils.

De formation de base dans sa ville natale, Augustin a commencé à étudier la littérature classique, puis s'est rendu à Carthage pour se former à la rhétorique, parrainé par un bienfaiteur nommé roumain. Une mauvaise compagnie a conduit à un mauvais comportement. Augustin a pris une maîtresse et a engendré un fils, Adeodatus, décédé en 390 après JC

Guidé par sa soif de sagesse, Augustin est devenu un Manichéen. Le manichéisme, fondé par le philosophe persan Mani (216 à 274 après JC), enseignait le dualisme, une division rigide entre le bien et le mal. Comme le gnosticisme, cette religion soutenait que la connaissance secrète était le chemin du salut. Il a essayé de combiner les enseignements de Bouddha, Zoroastre et Jésus-Christ.

Pendant ce temps, Monica avait prié pour la conversion de son fils. Cela s'est finalement produit en 387, lorsque Augustin a été baptisé par Ambrose, évêque de Milan, en Italie. Augustin retourna dans sa ville natale de Thagaste, fut ordonné prêtre et quelques années plus tard fut nommé évêque de la ville d'Hippone.

Augustin possédait une intelligence brillante mais gardait une vie simple, un peu comme un moine. Il a encouragé les monastères et les ermites au sein de son évêché en Afrique et a toujours accueilli des visiteurs qui pouvaient s'engager dans des conversations savantes. Il a fonctionné plus comme pasteur que comme évêque détaché, mais il a toujours écrit toute sa vie.

Écrit dans nos cœurs
Augustin a enseigné que dans l'Ancien Testament (Ancienne Alliance), la loi était en dehors de nous, écrite sur des tablettes de pierre, les Dix Commandements. Cette loi ne pouvait pas impliquer de justification, seulement une transgression.

Dans le Nouveau Testament, ou Nouvelle Alliance, la loi est écrite en nous, dans nos cœurs, dit-il, et nous sommes rendus justes par une infusion de la grâce de Dieu et de l'amour agape.

Cette justice ne vient pas de nos propres œuvres, cependant, mais est gagnée pour nous par la mort expiatoire du Christ sur la croix, dont la grâce nous vient par le Saint-Esprit, par la foi et le baptême.

Augustin croyait que la grâce du Christ ne nous était pas créditée pour résoudre notre péché, mais plutôt qu'elle nous aide à garder la loi. Nous réalisons que seuls nous ne pouvons pas obéir à la loi, nous sommes donc conduits à Christ. Par grâce, nous ne maintenons pas la loi par peur, comme dans l'Ancienne Alliance, mais par amour, dit-il.

Tout au long de sa vie, Augustin a écrit sur la nature du péché, la Trinité, le libre arbitre et la nature pécheresse de l'homme, les sacrements et la providence de Dieu. Sa pensée était si profonde que nombre de ses idées ont servi de base à la théologie chrétienne pour les siècles à venir.

La profonde influence d'Augustin
Les deux œuvres les plus connues d'Augustin sont Confessions et La Cité de Dieu. Dans Confessions, il raconte l'histoire de son immoralité sexuelle et le souci inexorable de sa mère pour son âme. Il résume son amour pour le Christ en disant: "Pour que je puisse cesser d'être misérable en moi-même et trouver le bonheur en vous".

La cité de Dieu, écrite vers la fin de la vie d'Augustin, était en partie une défense du christianisme dans l'Empire romain. L'empereur Théodose avait fait du christianisme trinitaire la religion officielle de l'empire en 390. Vingt ans plus tard, les barbares wisigoths, dirigés par Alaric Ier, limogèrent Rome. De nombreux Romains ont blâmé le christianisme, arguant que s'éloigner des anciens dieux romains avait causé leur défaite. Le reste de la Cité de Dieu contraste les villes terrestres et célestes.

Lorsqu'il était évêque d'Hippone, Saint Augustin fonda des monastères pour hommes et femmes. Il a également écrit une règle, ou un ensemble d'instructions, pour le comportement des moines et des nonnes. Ce n'est qu'en 1244 qu'un groupe de moines et d'ermites réunis en Italie et l'Ordre de Saint-Augustin a été fondé, en utilisant cette règle.

Environ 270 ans plus tard, un frère augustin, également bibliste comme Augustin, s'est révolté contre de nombreuses politiques et doctrines de l'Église catholique romaine. Son nom était Martin Luther et il est devenu une figure clé de la Réforme protestante.