Les évêques français lancent un deuxième recours judiciaire pour restaurer les messes publiques pour tous

La Conférence épiscopale française a annoncé vendredi qu'elle présentera un autre appel au Conseil d'État, demandant une limite proposée de 30 personnes pour les messes publiques pendant l'Avent "inacceptable".

Dans un communiqué rendu public le 27 novembre, les évêques ont déclaré qu'ils "ont le devoir de garantir la liberté de culte dans notre pays" et vont donc déposer un autre "référé liberté" auprès du Conseil d'Etat concernant les dernières restrictions gouvernementales sur le coronavirus. assister à la messe. .

Un «référé liberté» est une procédure administrative urgente qui se présente sous la forme d'une requête à un juge pour la protection des droits fondamentaux, en l'occurrence le droit à la liberté de religion. Le Conseil d'État conseille et juge le gouvernement français sur son respect de la loi.

Les catholiques français sont sans messes publiques depuis le 2 novembre en raison du deuxième blocus rigoureux de la France. Le 24 novembre, le président Emmanuel Macron a annoncé que le culte public pourrait reprendre le 29 novembre mais sera limité à 30 personnes par église.

L'annonce a suscité une vive réaction de la part de nombreux catholiques, dont plusieurs évêques.

"C'est une mesure totalement stupide qui contredit le bon sens", a déclaré Mgr Michel Aupetit de Paris le 25 novembre, selon le journal français Le Figaro.

L'archevêque, qui pratique la médecine depuis plus de 20 ans, a poursuivi: «Trente personnes dans une petite église du village, bien sûr, mais à Saint-Sulpice c'est ridicule! Deux mille paroissiens viennent dans certaines paroisses de Paris et nous nous arrêterons à 31… C'est ridicule ».

Saint-Sulpice est la deuxième plus grande église catholique de Paris après la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Un communiqué rendu public par l'archidiocèse de Paris le 27 novembre précisait que les mesures du gouvernement auraient pu "facilement permettre la reprise de la messe en public pour tous, appliquant un protocole sanitaire rigoureux et garantissant la protection et la santé de tous".

En plus de présenter le «référé liberté», une délégation d'évêques français rencontrera également le Premier ministre le 29 novembre. La délégation comprendra Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence épiscopale française.

L'appel initial des évêques français au début du mois a été rejeté par le Conseil d'État le 7 novembre. Mais en réponse, le juge a précisé que les églises resteraient ouvertes et que les catholiques pourraient visiter une église près de chez eux, quelle que soit la distance, s'ils effectuaient les démarches administratives nécessaires. Les prêtres seraient également autorisés à rendre visite aux gens chez eux et les aumôniers seraient autorisés à visiter les hôpitaux.

La France a été durement touchée par la pandémie de coronavirus, avec plus de deux millions de cas enregistrés et plus de 50.000 décès au 27 novembre, selon le Johns Hopkins Coronavirus Resource Center.

Suite à la décision du Conseil d'État, les évêques ont proposé un protocole de réouverture des liturgies publiques au tiers de la capacité de chaque église, avec une plus grande distanciation sociale.

La déclaration de la conférence épiscopale demandait aux catholiques français de respecter les règles du gouvernement en attendant le résultat de leur contestation judiciaire et de leurs négociations.

Ces dernières semaines, des catholiques sont descendus dans les rues des principales villes du pays pour protester contre l'interdiction publique de la messe, priant ensemble devant leurs églises.

«Puisse l'utilisation de la loi aider à calmer les esprits. Il est clair pour nous tous que la messe ne peut pas devenir un lieu de lutte ... mais rester un lieu de paix et de communion. Le premier dimanche de l'Avent doit nous conduire paisiblement à la venue du Christ », ont déclaré les évêques