Les 15 apparitions mariales reconnues par l'Église

La première nouvelle historiquement confirmée d'une apparition remonte à Grégoire de Nysse (335 392), qui raconte la vision de la Vierge d'un autre évêque grec, Grégoire le Wonderworker, en 231. Mais la tradition nous emmène encore plus loin dans le temps. Le Sanctuaire du Pilar à Saragosse, par exemple, serait issu d'une apparition dont l'apôtre Jacques, évangélisateur d'Espagne fut le protagoniste, en l'an 40. L'un des plus grands experts vivants, l'abbé René Laurentin, dans son monumental Dictionnaire des apparitions de la Bienheureuse Vierge Marie, publié en italien en 2010, a rassemblé plus de deux mille interventions extraordinaires de la Vierge depuis les débuts du christianisme jusqu'à nos jours.

Une histoire trop complexe, dans laquelle se détachent les quinze apparitions - un très petit nombre - qui ont été officiellement reconnues par l'Église. Il vaut la peine de les énumérer (ci-dessous le lieu, les années de leur apparition et le nom des protagonistes): Laus (France) 1664-1718, Benôite Rencurel;
Rome 1842, Alfonso Ratisbonne; La Salette (France) 1846, Massimino Giraud et Melania Calvat; Lourdes (France) 1858, Bernadette Soubirous; Champion (Etats-Unis) 1859, Adele Brise;
Pontmain (France) 1871, Eugène et Joseph Barbedette, François Richer et Jeanne Lebossé; Gietrzwald (Pologne) 1877, Justine Szafrynska et Barbara Samulowska; Knock (Irlande) 1879, Margaret Beirne et plusieurs personnes; Fatima (Portugal) 1917, Lucia Dos Santos, Francesco et Giacinta Marto; Beauraing (Belgique) 1932, Fernande, Gilberte et Albert Voisin, Andrée et Gilberte Degeimbre; Banneux
(Belgique) 1933, Mariette Béco; Amsterdam (Hollande) 1945-1959, Ida Peerdemann; Akita (Japon) 1973-1981, Agnes Sasagawa;
Béthanie (Venezuela) 1976-1988, Maria Esperanza Medano ; Kibeho
(Rwanda) 1981-1986, Alphonsine Mumereke, Nathalie Ukamazimpaka et Marie-Claire Mukangango.

Mais que signifie la reconnaissance officielle? «Cela signifie que l'Église s'est exprimée favorablement par des décrets», explique le mariologue Antonino Grasso, professeur à l'Institut supérieur des sciences religieuses de Catane, auteur en 2012 de Pourquoi la Madone apparaît-elle? Comprendre les apparitions mariales (Editrice Ancilla). «Selon les normes édictées par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 1978 - poursuit Grasso - l'Église demande à l'évêque d'examiner les faits, avec une analyse précise confiée à une commission d'experts, après quoi l'ordinaire diocésain exprime toujours un déclaration. En fonction de la particularité de l'apparition et de ses «rechutes», une Conférence épiscopale ou le Saint-Siège peut également s'en occuper ».

Il y a trois jugements possibles: négatif (constat de non supernaturali-tate),
«wait-and-see» (non constat de supernaturalitate, bien que cette formule ne soit pas mentionnée dans la législation de 1978), positif (constat de supernaturalite).

"Un cas de déclaration négative - dit Grasso - est celui qui s'est produit en mars dernier, lorsque l'archevêque de Brindisi-Ostuni a ignoré les apparitions dans lesquelles un jeune homme local, Mario D'Ignazio, aurait été le protagoniste".

Le mariologue rappelle également la possibilité d'une situation «intermédiaire», dans laquelle un évêque ne se prononce pas officiellement sur les apparitions mais reconnaît la «bonté» de la dévotion qu'elles suscitent et autorise le culte: «A Belpasso, archidiocèse de Catane, la Vierge elle serait apparue de 1981 à 1986. En 2000, l'archevêque a érigé le lieu en sanctuaire diocésain et son successeur s'y rend également chaque année, à l'occasion de l'anniversaire des apparitions ».

Enfin, il ne faut pas oublier qu'il y a deux apparitions reconnues en fait: «La première est celle de Guadalupe au Mexique. Il n'y avait pas de décret officiel, mais l'évêque de l'époque fit construire une chapelle où il avait demandé la Vierge et le voyant Juan Diego fut canonisé. Puis le cas de Sainte Catherine Labouré à Paris: il n'y avait qu'une lettre pastorale de l'évêque autorisant l'utilisation de la médaille miraculeuse, pas son décret, car sœur Catherine ne voulait pas être reconnue, pas même par la commission d'enquête, pour les questions auxquelles il n'a répondu que par l'intermédiaire du confesseur ».